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La vulnérabilité et émotions

Certains jours, on se sent capable de déplacer des montagnes. D'ailleurs, certains jours on le fait, symboliquement, ou alors on les gravit, ces montagnes. Et puis certains jours, c'est la loose. C'est la fatigue, la fragilité, la peur du rejet, la vulnérabilité qui prennent le dessus. Dans la journée, on ne reçoit pas de message spontané de soutien de nos proches, on n'est pas invité à prendre un verre ou personne n'est dispo pour accepter celui qu'on propose, on va à une soirée où on ne connaît personne et personne ne cherche à nous connaître, on arrive avec le masque sur le visage parce qu'on est à risques dans une assemblée qui se fout de la contamination comme de nous connaître au-delà de ce vulgaire bout de papier. On prend des décisions qui ne conduisent pas là où on espérait, on tente des prises de risques qui s'avèrent objectivement inutiles et subjectivement merdiques. Bref, certains jours c'est la loose.

Pour certaines personnes, c'est très difficile de dépasser le sentiment de tristesse et de colère qui gonfle d'heure en heure. La peur de l'abandon, la peur du rejet, la peur de la mort à l'extrême, prennent le dessus émotionnel et aucune tentative de rationalisation ne fait le poids face à l'immense gouffre qui menace de nous envahir. Pour moi, la meilleure technique à ce moment-là, c'est d'aller dormir.

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Je vous assure ! Parce que généralement, ce(s) sentiment(s) émerge(nt) quand je suis épuisée, moralement et/ou physiquement et/ou psychiquement. Et c'est bien là le piège : je ne m'en rends pas forcément compte immédiatement. Ca peut aussi rester latent quelques jours et tout à coup : PAF ! ça me pète au visage sans que je ne l'ai vu venir, hormis ces émotions de gène, désagréables, de repli sur moi qui me font faire des choix de plus en plus douteux jusqu'à l'explosion.

Accueillir ses émotions

Un truc, un jour, peut provoquer un tsunami de détresse le lendemain, sans que je ne l'ai vu venir. Aujourd'hui, par exemple. En fait, ça fait deux jours que ça me titille et je croyais avoir mis le doigt dessus ce matin. Je pensais qu'il suffisait que je m'occupe dans la journée et que je me fasse du bien, par un massage bien-être avec @Flor&Sens pour que ça passe. Mais à peine remontée en voiture le soir venu, le poids dans la poitrine revient et prend de plus en plus de place. Je décide de ne pas m'auto-confiner pour ne pas rajouter une couche déprimante de passer mon samedi soir seule chez moi et je vais au marché de Noël que j'avais repéré depuis le début de la semaine. Je me dis que ça va me faire du bien, en plus c'est dans un tiers-lieu que j'adore. Malgré la détresse, je me motive. J'arrive, je mets mon masque parce qu'il y a du monde et que je suis trop à risques pour jouer avec le feu, une semaine avant Noël. Déjà que je commence à angoisser que mon mal-être vienne du covid... Mais voilà. Je me sens jugée parce que c'est un bar et qu'avec un verre à la main, les autres clients se sentent le droit de ne pas se couvrir. L'espace est petit, mal ventilé. Je veux quand même faire le tour du marché (8 étales grand maximum, ça me prendra 15 minutes) et me faire plaisir. Mais le malaise est grandissant. Je suis observée, regardée. Même si on me parle, c'est loin d'être la panacée. Déjà que j'avais besoin de réconfort, on m'offre du mépris, de la moquerie et de l'indifférence. Impression totalement interprétée par mon cerveau déjà en mal d'abandon. Et même le barman qui habituellement est sympa avec moi, même quand mes comportements sont inadaptés ou décalés, m'ignore (parce qu'il est en plein rush). Ca me fait penser au matin même quand je suis passée à une de mes librairies préférées et que le libraire avec qui j'avais un jour discuté de manière for passionnante m'a ignorée. Suis-je donc sans intérêt ?

Et c'est là que la résilience devient une nécessité.

De cette expérience désagréable, j'en fais un billet de blog. De ce besoin d'être rassurée, j'explore ma fragilité. J'essaie de régler d'autres sujets, sans doute intriqués dans mon mal-être présent, qui sont moins difficiles à gérer pour moi. J'en tire parti en accueillant les émotions sans jugement et en les exploitant artistiquement. Rien de mieux que d'avoir un sentiment d'accomplissement associé à une heure ou deux de concentration et de méticulosité. Tiens... mais ne serait-ce pas ça l'art du kintsugi ?! (spoiler : si, c'est bien ça 😉) Et aujourd'hui, je l'ai accompli sans briser une céramique ! Et je me sens plus forte, plus solide, plus apte à gérer la prochaine vulnérabilité, d'où qu'elle vienne. Et j'y ai gagné un peu plus de poussière d'or pour me solidifier !

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