Retrouvez La Kintsugi Factory sur Resalib : annuaire, référencement et prise de rendez-vous pour les Praticiens en Bien-être
Categories:

Le féminisme et moi

Je me souviendrais sans doute toute ma vie du jour où en grande discussion théorique à Berlin durant ma thèse un collègue me désigna comme féministe au détour d’une conversation sur tout autre chose. Véhémente, je lui criai : « je ne suis pas féministe ! » comme si ça avait été une insulte. Je crois que ce jour a marqué le début de mon féminisme. Quand j’ai compris qu’une femme dénigrant les siennes portait stigmates de traumatismes profonds nécessitant d’être écoutés et soignés.

J'ai eu besoin de nombreuses discussions, découvertes sur moi-même, sur ma mère et sur les autres femmes, pour comprendre qu’être féministe, c’est simplement être une femme qui assume d’être une femme. Il ne s’agit pas des hommes, pas de lutte, pas de domination, pas de négociation, pas de compromis, pas d’étiquette. Il s’agit d’être moi, saine et sereine dans ma condition féminine attribuée à la naissance (cis, donc).

Depuis ce jour de mars 2017, j’ai beaucoup réfléchi à ce qui m’avait conduite à rejeter mes semblables et haïr ma condition. Je me rappelle aussi que ça n'a pas toujours été le cas ! Pendant des années, j'étais au contraire fervente féministe, portée par les discours d’émancipation de ma mère durant mon enfance, et emportée par les injustices que j’avais pu constater.

Alors que s’est-il passé pour que je passe d’un extrême à l’autre ? Pour qu’on m’entende régulièrement affirmer que le pire pour moi au travail était de travailler avec des femmes ?

Dr Sharon Blackie et les Femmes Enracinées

Ce n’est pas ici que je révèlerai ce que des années de thérapies m’ont permis d’identifier car ce qui m’intéresse dans ce post aujourd’hui, c’est de vous raconter comme j’ai été soulagée de découvrir que j’étais loin d’être la seule ! Le dernier exemple en date : le livre de Dr Sharon Blackie « Femmes enracinées, femmes qui s’élèvent » (je vous en ferai une chronique quand je l'aurais terminé !).

Arrivée à un certain équilibre dans ma vie psychique et professionnelle, je continue de lire des ouvrages qui m’interpellent sur mes sujets de prédilection et le féminisme, au sens d’assumer d’être femme, en est un !  J’ai découvert son livre par hasard alors que je visitais une librairie dans le cadre de mon projet de tiers-lieu. J’étais intriguée et dubitative : encore un livre sur les femmes ‘ensauvagées’ alors que je n’avais pas aimé le dernier que j’avais lu. Mais celui-ci, au lieu de me parler des traditions chamaniques de Mongolie et d’Amazonie, me parlait de celles que je connais : les traditions celtes. Alors je l’ai acheté et je l’ai lu. Dévoré devrais-je dire !

J’ai d’abord découvert que je n’y connaissais finalement pas grand-chose à la mythologie celte, même si j’avais cru le contraire, et ensuite, qu’il y avait beaucoup d’explications à mon déni de féminisme. J’ai aussi été rassurée par le fait que même une docteure en neurosciences qui a fait sa thèse sur l’anxiété pouvait écrire des choses passionnantes et sérieuses sur le besoin d’enracinement, sujet préféré de ma psy, de ma réflexologue et même de ma coach zèbre ! Et finalement, j’ai appris que j’avais enfin rouvert les portes de mon être féminin, enfermé au plus profond de moi l’année où j’avais à la fois découvert le monde la recherche académique et été diagnostiquée sepienne. La réconciliation de mon corps et de mon esprit semblait belle et bien entamée, possible et prête à passer au stade de supérieur !