L'art du catalyseur
| Titre | Auteurs | Format | Concept-clef | Points fondamentaux |
| The Starfish and the Spider | (Brafman & Beckstrom, 2006) | Livre | Catalyseur | Initiateur, figure d’inspiration, davantage tournée vers la disruption que vers la tradition |
Écrit par Brafman et Beckstrom en 2006, le livre The Starfish and the Spider traite des organisations sans figure dirigeante (learderless organizations), qu’ils appellent aussi communauté (mais concept éloigné des communautés que j’ai étudiées dans ma thèse). Parmi les éléments très intéressants de leur ouvrage, la figure qui m’intéressait pour ma thèse était le concept de « catalyseur ».
Le catalyseur
Selon les auteurs, en chimie, le catalyseur est un élément qui initie une réaction chimique sans fusionner avec. Dans le cadre des organisations autogérées dont il est question dans l’ouvrage, le catalyseur est un facilitateur de collaboration et d’initiatives, qui parvient à s’extraire du projet ou de l’action au bon moment pour la poursuite de cette collaboration émergente. Il permet ainsi de transférer la responsabilité et la propriété sur les acteurs réunis sans que son retrait n’affecte le résultat de la collaboration, celle-ci était devenue autonome et effective.
Les auteurs sont un exemple parlant pour illustrer le catalyseur : un architecte qui dessine une maison, n’y emménage pas tout en restant malgré tout le garant à long terme de son intégrité structurelle. Toutefois, il faut une certaine dose d’innovation dans ce processus pour y voir un rôle de catalyseur, à la manière de Gaudi pour la Casa Batlló de Barcelone. Ils attribuent d'ailleurs au catalyseur une compétence sociale fondamentale au management de communautés : créer peu de liens forts et multiplier les liens faibles (en partant de la théorie des liens faibles de Granovetter).
(Barcelone, RGCS Symposium 2019)
Beaucoup d’autres points sont passionnants dans l’ouvrage de Brafman et Beckstrom mais ce concept-ci est particulièrement important pour moi car en plus d’avoir servi ma définition du manager de communautés des espaces de coworking, je me suis identifiée à son rôle. Je suis une catalyste (je le francise pour le différencier du catalyseur chimique) : je sème des graines d’énergie, d’idées ou de collaboration et lorsque le projet est prêt à se déployer, je me retire à petits pas, transférant responsabilité et propriété, sans abandonner brutalement les personnes que j’accompagne !
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