Le 1er juillet 2019, j'ai soutenu ma thèse en sciences de gestion à PSL, Université Paris Dauphine.
Ca a été un moment incroyable et inoubliable pour moi ! Je ne me souviens pas des détails car l'émotion était tellement intense que je l'ai vécue dans l'ici et maintenant sans prendre le temps de m'observer en action. Mais ce qui est sûr c'est que ce jour a changé ma vie : devenir Docteure n'avait jamais été dans mes plans mais maintenant que je le suis, je ne me suis jamais autant sentie à ma place ! (au moins sur le papier 🙂 )
Donc il me semble important de détailler en quelques paragraphes ma thèse (au sens de mon argumentaire) pour appréhender ma manière de travailler, ma philosophie et mon éthique professionnelles, mais aussi pour mieux comprendre mon approche entrepreneuriale et mes services proposés grâce à La Kintsugi Factory.
Tout d'abord, le titre de ma thèse permet de découvrir le terrain de recherche sur lequel j'ai passé mes 4 années, le coworking, et le courant académique avec lequel j'ai discuté, la légitimation et l'institutionnalisation.
Des pratiques de légitimation et de l’émergence d’un champ :
Dix ans de coworking parisien
Ce que le titre ne dit pas, c'est tout le reste ! Voici déjà le résumé de ma thèse tel que publiée officiellement :
Le coworking est un phénomène émergent du 21e siècle. L’ouverture du premier espace de coworking à Paris remonte à 2008. Ce travail de recherche a été mené entre 2015 et 2018 à partir d’une autoethnographie. Le chercheur a pris les rôles de manager de communauté tout en cultivant des perspectives à la fois critiques et phénoménologiques. Il s’agissait de comprendre le phénomène « de l’intérieur ». A partir de deux terrains et d’une exploration plus large de l’écosystème parisien du coworking, la thèse identifie douze pratiques de légitimation du coworking qui ont peu à peu contribué à l’émergence d’un véritable champ du coworking. Parallèlement, ces pratiques de légitimation ont remis en question la place de l’individu dans la communauté et dans la société. En complément de la théorie institutionnelle et de la phénoménologie, nous analysons cette évolution à partir la tradition anarchiste humaniste.
Ce qui est aussi important dans l'académie, ce sont les personnes qui ont accompagné la soutenance. Dans mon cas, d'illustres chercheurs ont validé mon titre de Docteure, ce dont je les remercie vivement !
- Le président du jury était Jean-Pierre Bréchet.
- Les rapporteurs étaient Bernard Leca, Damien Mourey.
- Le jury était composé de François-Xavier de Vaujany (mon directeur de thèse), Jean-François Chanlat, Olivier Germain, Sabine Carton.
Enfin, les mots-clefs de la thèse permettent d'y voir plus clair quand on s'engage en discussion avec moi :
- Légitimation
- Communauté collaborative
- Phénoménologie
- Coworking
- Emergence d'un champ
- Managers de communautés
Et pour entrer dans le vif du sujet, j'ai commencé ma thèse par cette citation :
« Pour connaître et juger une société, il faut arriver à sa substance profonde, au lien humain dont elle est faite et qui dépend des rapports juridiques sans doute, mais aussi des formes du travail, de la manière d'aimer, de vivre et de mourir. »Maurice Merleau-Ponty, Humanisme et terreur (1947)
Ma thèse traite donc de #coworking, de #communautés et de #légitimation. Pendant deux ans, j’ai participé à la vie de deux espaces de coworking parisiens (Sceaux Smart et PSL-Lab) comme manager de communautés avant de prendre du recul et de la hauteur en poursuivant comme observatrice participante des espaces de coworking, de leurs communautés et de leur mise en collectif, à un niveau mésologique (Collectif des Tiers-Lieux).
Et pour cela, j’ai mené ma thèse selon l’holisme méthodologique de la phénoménologie incarnée de Maurice Merleau-Ponty (pour les références biblio ouvrez ma thèse 😉 ). C’est-à-dire que mon ontologie, mon épistémologie et ma méthodologie étaient si intriquées les unes avec les autres que j’en ai adoptées la philosophie pour tous les autres aspects de ma vie. Je suis devenue une phénoménologue merleaupontienne, que je sois en soirée avec mes amis, au cinéma avec mon chéri ou en conférence internationale à l’ONU.
D’autres articles viendront étayer les fondements théoriques et méthodologiques de ma thèse afin de vous éclairer sur ce travail que j’ai mené de 2015 à 2019 et que je poursuis aujourd’hui autrement !
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